Les récits de mer des Favre en mer! Bonjour Saint-Brieuc!

Bonjour Saint-Brieuc! 


Très étrange cette sensation. On vient de laisser Guernesey sur notre babord, d’ouvrir la grand voile et le genois, ça a claqué dans les écoutes -le vent est vigoureux aujourd’hui- et le bateau s’est un peu remis à plat. La lumière est magnifique, 

Dernier tronçon, dernière ligne droite, devant nous la Bretagne, il n’y a plus qu’à laisser le plateau des roches Douvres à tribord et on sera dans la baie de Saint-Brieuc. On file à plus de 9 noeuds par une mer bleue agitée, poussés par les courants et 17 noeuds de vent. 

C’est un peu une course contre le temps, car la marée n’attend pas. Du coup, il faut impérativement arriver avant la fermeture de l’écluse de 20:00 pour espérer passer notre nuit tranquille au port.  Ce port où Pollux est né en fait, celui où il a touché l’eau pour sa première fois. Et là, c’est le retour, meilleur endroit pour qu’il fasse sa petite toilette, une belle nouvelle peinture de la carène. 

Fière d’avoir fait tout le chemin depuis Oslo, avec Hervé, Julie et Robin jusqu’à Amsterdam en un peu moins de 4 jours puis avec 2 nouveaux équipiers de Hollande en Bretagne. 

A bord, il y a donc Stéphane qui a beaucoup participé à la conception de Pollux et puis Gilles, mon ami de toujours, qui a vécu là sa première expérience en mer. Avec son bonnet St James à rayures et sa barbe blanche, c’est incontestable, il a le look, et il a été d’une très grande aide tenant tout seul dès la première nuit un quart de nuit! Les gars aimaient tellement ça qu’au final, j’ai pu « rester » au lit toute la dernière nuit, secouée par chaque vague certes mais bien blottie au chaud sous mes 2 duvets! 

(cliquez ici pour accéder au blog de Gilles, voyageur-écrivain, qui écrit merveilleusement bien).


Longues discussions sur ces notions de liberté, de voyage, d’espace, tous ces concepts qui me font vibrer, qui font que même si ce n’est pas toujours confortable, on y revient, car on aime trop ça. 

Un petrel vole à la surface de l’eau, à la recherche de poissons. Bonne chance à lui, la mer semble vidée, on a pas vu un seul dauphin de toute la traversée, ca me rend triste surtout après avoir lu cet article du Temps. Ca me rend triste. 

Vivement le crêpes, le cidre et la douche! 

PS: on a réussi à passer l’écluse à temps! 5 minutes d’avance, parfait! 

Et maintenant, petit antifoling pour Pollux!!! Ca va lui faire du bien avant de reprendre la mer pour le Portugal cet été, à moins qu’il ne trouve une famille pour l’adopter… en attendant, on en profite, car puisqu’on a plus le temps de faire des grands voyages, on peut quand même s’offrir de petites vacances!!!!! 





© Muriel 2014