Les récits de mer des Favre en mer! Florence Arthaud, la petite fiancée de l'Atlantique

Florence Arthaud, la petite fiancée de l'Atlantique

Novembre 1990. Florence Arthaud gagnait la 4ème édition de la Route du Rhum. Moi, j’avais 23 ans. J’étais en droit mais je pensais déjà tout de travers. Je pensais tout de travers car je voulais bien faire, et que le droit, c’était tout droit, c’était une direction facile. Mais dans ma tête, je rêvais toujours voile,  vacances, lac, voyages, rencontres,  liberté, mer.

Et Florence Arthaud démontrait que les filles ça pouvait naviguer. Même très bien! Quel bel exemple!

4 ans plus tard, j’y étais. Avec Natacha. Sur la plage, en Guadeloupe, au mois de novembre. Et on a vu arriver Laurent Bourgnon! Laurent avec ses boucles blondes qui me faisaient craquer! C’était juste incroyable! Notre petit suisse qui avait gagné cette 5ème édition! 

En rentrant de ce voyage, ma vie à d’ailleurs bousculé. Le même soir, je devenais avocate et j’embrassai Hervé pour la première fois. Hervé qui maintenant, gravite autour de cette même course, du côté de l’organisation. Qui m’enmène voir les départs et les arrivées. Elle est drôle, la vie.

On peut donc faire de la voile, être une fille, être suisse. Sauf que je n’ai jamais eu la trempe de ces gens là. Le gène de la compétition, je ne l’ai pas. C’est Hervé qui s’y colle, et mes enfants! 

« Il n’y a pas de meilleure façon de mourir, mais de meilleures façons de vivre. Il faut vivre à fond ». Ce sont les mots que je viens d’entendre de la bouche de Florence Arthaud, en rééecoutant une émission de la TSR, Smala, où on l’interviewait il y a 6 ans. «En mer, nous sommes comme plongés dans le cosmos… » ou «  Un voyageur qui arrive par la mer est toujours bien accueilli ». Des réponses aux questions de la journaliste qui me font naturellement écho. Je pourrai répondre pareil. 

"Le danger est partout dans la vie, donc il faut la vivre à fond » disait Florence.  Oui, le danger est partout, la preuve avec cet hélico. Alors repose en paix, toi qui nous a fait rêver. Avec une pensée bien sûr pour tous les autres qui étaient avec toi. Je suis d'ailleurs plus en peine pour ces jeunes compétiteurs français et leurs familles. Ils étaient jeunes et avaient encore beaucoup de chemin à faire sur terre… 

Florence venait de finir d'écrire ses mémoires dont le titre est « Cette nuit, la mer est noire ». Noir, la couleur du deuil. Ca me fait des frissons. Le livre sort la semaine prochaine. 


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© Muriel 2014